Pour vivre des relations harmonieuses et constructives
Dr Gerald Jampolsky – Diane Cirincione
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1) Dépasser nos illusions et nos perceptions
- Les illusions d’amour
- La projection : nous voyons ce que nous pensons
- La perception est un miroir et non un fait
- La guérison de l’esprit divisé
- Les raisons de ma contrariété ne sont jamais celles que je crois
2) Transformer la peur, les reproches et la culpabilité en amour
- Les pensées négatives
- Notre rôle de victime est une illusion
- L’abandon de la culpabilité et des reproches :
- Le jeu de la culpabilité:
- Le lâcher prise:
- Voir les autres dans l’amour ou dans la peur
3) Communiquer avec amour dans toutes les relations
- La colère me procure-t-elle ce que je veux vraiment ?
- Le fait d’attaquer les autres m’apporte-t-il la paix et l’amour ?
- L’écoute
- Dans cette relation, est-ce que je communique pour unir ou pour séparer ?
4) Des relations dominatrices aux relations libres
- Faire obéir les autres à mes critères
- Jalousie, possession et compétition
- Abandonner les scénarios que nous faisons pour les autres
- Abandonner les suppositions et les attentes
- Abandonne le contrôle des autres
5) Trouver la paix, l’amour et l’harmonie en nous-mêmes
- Les attachements : le geôlier intérieur
- Est-ce que je veux être heureux ou est-ce que je veux avoir raison ?
- Le rôle du pardon dans les relations non guéries
- Pardonner ce qui est impardonnable
Les sept clés de la relation
1) DÉPASSER NOS ILLUSIONS ET NOS PERCEPTIONS
• Les illusions d’amour :
Lorsque les besoins égoïstes de chacun sont satisfaits dans une relation, l’ego a l’impression que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
C’est une illusion sur laquelle repose « l’amour romantique ».
Elle ne dure qu’aussi longtemps que les besoins des deux partenaires sont satisfaits. Dès que l’un deux n’a plus ce sentiment, la frustration s’empare de lui ou des deux et peut vite se transformer en colère.(« Je t’aimerai seulement tant que tu me donneras ce que je veux »).
Dans le domaine de l’amour, l’ego croit que nous souffrons toujours d’une grande pénurie. Bien que l’ego ne veuille pas que nous nous aimions nous-mêmes, il voudrait que nous fassions en sorte que les autres nous aiment.
• La projection : nous voyons ce que nous pensons
Comment se fait-il que deux individus en présence d’une même personne en colère puissent avoir des réactions totalement différentes ?
L’un verra quelqu’un qui, dans sa colère essaie de les blesser. L’autre verra la même personne, non pas entrain de les attaquer, mais en proie à la peur et lançant un appel à l’amour.
Nous voyons ce que nous pensons, et nous pouvons entraîner notre esprit à n’avoir que des pensées d’amour et de paix. C’est un choix possible tous les jours et à tout moment. Lorsque nous le faisons, nous assumons nos projections et nos relations en choisissant d’en créer qui soient pleines d’amour.
• La perception est un miroir et non un fait
Nous avons tendance à penser que si nous avons un problème, la cause se trouve « au-dehors ».Tant que nous croyons vrai ce que nous voyons avec nos yeux et ce que nous entendons avec nos oreilles,nous pensons qu’il en va de même pour chacun. Or, nos relations se détériorent lorsque nous nous attend ons à ce que les autres perçoivent les choses, les intègrent et y réagissent exactement comme nous.Ce que nous pensons voir avec nos yeux est en réalité le miroir de nos pensées.
• La guérison de l’esprit divisé.
Un esprit divisé tente d’obéir à la fois aux lois de l’ego et à celles de l’amour. Mais malgré tous nos efforts,c’est impossible.Par exemple, nous bavardons aimablement avec quelqu’un tout en se disant : »je ne supporte pas cette personne… »Nous trichons, feignant d’aimer cette personne tout en entretenant des pensées cachées qui nous séparent d’elle. Non seulement nous trompons l’autre, mais nous nous trompons nous-mêmes.
Pour guérir notre esprit divisé, voici trois affirmations positives que nous pouvons nous dire et qui sont d’une aide immédiate :
1) Je reconnais que mon esprit est divisé
Chaque fois que nous ne nous sentons pas parfaitement en paix, heureux et remplis d’amour, nous vivons des symptômes provenant de notre esprit divisé. Nous pouvons nous sentir par exemple anxieux, irritables, en colère, sceptiques, soucieux, amers ou déprimés.2) Je suis disposé à changer mes pensées
Nous commençons à changer lorsque nous cessons d’attribuer une valeur aux pensées et aux émotions quinous mettent en conflit. Comme nous sommes les seuls à avoir pu mettre des pensées dans notre esprit, noussommes les seuls à pouvoir les changer. Nous pouvons choisir le bonheur et la paix intérieure.3) Je suis disposé à pardonner
Chaque fois que nous sommes conscients de présenter les symptômes d’un esprit divisé, nous pouvons être sûrs que nous sommes en train de juger ou de condamner les autres ou nous-mêmes. En nous nous libérant de nos pensées critiques et accusatrices, nous nous mettons automatiquement dans un état de pardon, ce qui nous permet de guérir nos relations.
• Les raisons de ma contrariété ne sont jamais celles que je crois
Tant que nous faisons des projections sur autrui, nous n’avons pas l’impression d’avoir à nous occuper de la souffrance insoutenable due à notre propre culpabilité.
C’est pourquoi nous continuons à nier cette culpabilité et à la projeter à l’extérieur. Ces projections sont enréalité les images « de vieux films » d’événements du passé.
Lorsque vous vous sentez contrarié, il peut être utile de vous rappeler que nous ne sommes jamais perturbés pour les raisons que nous croyons et alors il devient possible de cesser nos projections pour que nos anciennes difficultés non réglées puissent commencer à apparaître.Nous pouvons le faire en nous posant la question suivante : « quand, où et avec qui ai-je déjà ressenti la même chose ?
L’une des plus grandes choses qui nous aient été offertes dans la vie est peut-être la capacité de choisir les pensées et les croyances que nous mettons dans notre esprit. Nous pouvons vraiment choisir de nous libérer d’un monde fondé sur l’auto-esclavage de la peur.
Quelle que soit notre situation, nous pouvons toujours décider d’avoir la paix de l’esprit comme seul but.Nous pouvons toujours refaire le choix de voir le monde différemment. Lorsque nous choisissons la paix de l’esprit, nos perceptions changent et nous réaffirmons notre engagement dans la voie de la transformation personnelle, en faisant notre part pour aider à transformer le monde que nous voyons.
« Aujourd’hui, si je me sens perturbé, frustré et en colère, je me rappellerai qu’il y a une autre façon de voir le monde et que je peux choisir de l’appliquer au trouble que je ressens. »
2) TRANSFORMER LA PEUR, LES REPROCHES ET LA CULPABILITÉ EN AMOUR
• Les pensées négatives :
L’un des plus grands cadeaux que nous ayons reçus en tant qu’êtres humains est le libre arbitre qui nous permet de choisir les pensées et les croyances que nous mettons dans notre esprit.
• Notre rôle de victime est une illusion :
Pour la plupart, nous savons trop bien ce qu’il en coûte d’être rejeté dans une relation qui nous est chère.
Beaucoup de ceux d’entre nous qui se sont perçus comme des victimes ou qui ont ressenti que les choses allaient toujours de travers dans leurs relations ont découvert qu’ils éprouvaient ces sentiments parce qu’ils avaient joué le rôle de la victime leur vie durant.
Il leur a vraiment semblé que leurs expériences découlaient de tout ce qui se passait autour d’eux et qu’ils n’avaient pratiquement aucun choix en la matière.
Nous endossons le rôle de victime chaque fois que nous nions que le sentiment d’être une victime provient de notre propre esprit. Nous choisissons souvent des relations qui reflètent parfaitement la croyance selon-laquelle nous ne méritons pas l’amour. Puis nous les façonnons et les manipulons pour qu’elles correspondent à nos perceptions intérieures.Lorsque les choses vont mal ou que nous sommes rejetés, notre perception d’être une victime semble être« prouvée » une fois de plus par le monde extérieur.(« Qu’ai-je fait pour mériter cela ? »)
Lorsque nous sommes disposés à reconnaître que nos relations négatives sont crées par nous-mêmes, nous devenons capables de reconnaître aussi que nous avons la possibilité d’en créer de positives.Tout commence lorsque nous choisissons d’abandonner notre rôle de victime.
• L’abandon de la culpabilité et des reproches :
La culpabilité repose sur la fausse croyance selon laquelle soit nous-mêmes, soit quelqu’un d’autre mérite d’être puni.
Les reproches constituent le principal instrument dont nous disposons pour déclencher notre culpabilité. Nous essayons de modifier le comportement des autres en leur reprochant certaines choses et en faisant en sorte qu’ils s’en sentent coupables. En même temps, nous livrons bataille pour nier notre propre culpabilité.
La plupart d’entre nous ne font qu’entrevoir l’énorme quantité de pensées de colère et d’attaque que nous entretenons chaque jour. Ces jugements sont comme des boomerangs qui nous reviennent pour nous blesser et nous donner l’impression d’être malheureux.
Lorsque nous choisissons de reconnaître que ces pensées nous font mal, nous comprenons qu’elles n’ont aucun intérêt et que nous pouvons les remplacer par des pensées d’amour et de pardon.
Le jeu de la culpabilité débute habituellement par un sentiment de peur dans lequel nous percevons autrui comme nous attaquant ou comme refusant de nous donner ce que nous pensons mériter.Alors nous réagissons en ripostant, en nous défendant, en accusant l’autre et en essayant de lui faire sentir qu’il est responsable de ce qui ne va pas, comme si nous envoyons à l’autre une boule d’acier brûlante pleine de culpabilité et de reproches.
Pour jouer il faut être deux et l’autre joueur puise dans sa propre collection pour charger la boule d’un peuplus de culpabilité. Une fois que le jeu est lancé, les joueurs n’attachent plus d’importance à la manière dont ila commencé. Si un tiers interrompt le jeu pour demander de quoi il retourne, aucun des deux ne peutrépondre.
Une variante du jeu de la culpabilité ressemble à une lutte à la corde. Chacun des partenaires tire la corde à luipour tenter d’amener l’autre à franchir une ligne imaginaire censée prouver que l’un a tort et l’autre raison.Nous nous accrochons à la culpabilité parce que, à un niveau très profond, cela sert notre croyance selon laquelle nous méritons de souffrir.
Nous pouvons cesser le jeu de la culpabilité comme nous cessons la lutte à la corde. L’un des joueurs lâche simplement le bout de la corde en refusant de continuer le jeu parce qu’il n’y trouve plus aucun intérêt.Lorsqu’on laisse quelqu’un ainsi, il a le choix de lâcher l’autre bout et d’arrêter de jouer ou de chercher quelqu’un d’autre pour reprendre le jeu.
Pour cesser le jeu de la culpabilité, il suffit de nous rappeler que l’amour et la culpabilité ne peuvent coexister.Chacun de nous a véritablement le choix d’expérimenter soit l’un, soit l’autre. Si nous choisissons la culpabilité,l’amour est automatiquement exclu. Si nous choisissons l’amour, c’est la culpabilité qui disparaît.
• Voir les autres dans l’amour ou dans la peur
Chaque fois que nous percevons quelqu’un de notre entourage comme nous attaquant, nous pouvons nous rappeler qu’il existe une autre façon de regarder le monde.Nous pouvons nous rappeler qu’il n’y a en réalité que deux émotions : l’amour et la peur. Sachant cela, nous avons la possibilité de choisir de voir que notre attaquant est dans la peur et qu’il fait appel à notre amour.Il est extrêmement facile de manifester notre amour à quelqu’un dont nous percevons la peur.
Ce ne sont ni les gens ni les situations extérieures qui engendrent notre amertume, notre peur, notre frustration ou notre trouble. Seules nos pensées et nos attitudes face à ces personnes ou à ces situations en sont la cause.
Lorsque nos perceptions nous montrent la peur de quelqu’un que nous avions perçu auparavant comme un attaquant, la lumière se fait en nous et nous cherchons des moyens de l’aider. Nous découvrons que nous avons réellement le choix de voir le monde comme un lieu d’attaques et de défenses ou comme un en droit où il y a de l’amour et de la peur.
La prochaine fois que vous vous sentirez attaqué, prenez un instant pour visualiser l’autre les bras ouverts et disant : « aide-moi ».
3) COMMUNIQUER AVEC AMOUR DANS TOUTES LES RELATIONS
• La colère me procure-t-elle ce que je veux vraiment ?
Il est important de devenir plus conscients de notre colère à tel ou tel moment donné et de trouver des manières positives de l’exprimer.
« Quel est le but de ma colère ? M’apporte-t-elle ce que je veux vraiment ? M’apporte-t-elle la paix intérieure ? »
• Le fait d’attaquer les autres m’apporte-t-il la paix et l’amour ?
Quand nous vivons l’instant présent, nous découvrons comme il est précieux de choisir d’expérimenter l’amour et la paix.Nos stratégies d’attaque et de défense perdent leur attrait et leur raison d’être. Lorsque nous vivons le présent comme le seul temps qui soit, l’ego passe à l’arrière-plan et l’esprit d’amour réapparaît.
• L’écoute
Écouter ne signifie pas nécessairement être d’accord. Écouter avec amour ne signifie pas ne pas dire « non ». En revanche, cela implique de donner à tous ceux que nous rencontrons, un certain temps et un certain espace pour qu’ils soient entendus, afin que passent non seulement des paroles mais aussi des émotions.S’il existe un talent nécessaire pour établir des relations d’amour, c’est l’art d’écouter.Nous pouvons tous apprendre beaucoup sur l’amour en écoutant la mélodie intérieure du silence en des moments de solitude et de calme.
• Dans cette relation, est-ce que je communique pour unir ou pour séparer ?
Comme des marionnettes manipulées par l’égo, nous déversons trop souvent sur les autres la colère que nous éprouvons envers nous-mêmes.Nous posons des questions provocantes qui les mettent sur la défensive. Nous devenons des chercheurs de fautes qui ne cessent de juger les pensées et les actes d’autrui à longueur de journée.En abandonnant notre besoin de juger les autres ou de leur donner tort, nous faisons automatiquement appel à notre propre énergie d’amour qui donne à l’expression de nos idées un maximum de positivité et d’efficacité.« Quel est le but de cette communication ? A quoi sert-elle ? Mon objectif est-il de m’unir aux autres ou de créer une séparation en donnant tort à autrui et raison à moi-même ? »En choisissant l’union comme but, vous choisissez la joie. Vous choisissez aussi d’apporter la paix dans toutes vos relations.
Si je constate que je suis en colère à cause du comportement de quelqu’un, je me rappellerai que seules mes pensées et mes attitudes me blessent.
« Aujourd’hui, dans chacune de mes communications, j’aurai l’union comme objectif sous-jacent. »
« Aujourd’hui, je me rappellerai que toute colère que j’éprouve a pour causse une lutte qui se produit dans mon esprit. Je peux choisir de ne pas la projeter sur les autres. »
4) DES RELATIONS DOMINATRICES AUX RELATIONS LIBRES
• Faire obéir les autres à mes critères
Lorsque l’autre n’entre pas dans le moule, nous avons tendance à l’attaquer, le rejeter ou à créer un mur de séparation qui en fait un ennemi.
• Jalousie, possession et compétition
L’expérience de la jalousie est cette forte colère qui monte en nous lorsque nous nous sentons rejetés, et qui va souvent jusqu’à la fureur lorsque l’ego tente désespérément de contrôler la vie de l’autre en allant jusqu’à surveiller ses faits et gestes.
L’ego déguise cette possessivité en amour. Il veut s’accrocher à l’autre pour toute la vie. Liberté, individualité et indépendance ne font tout simplement pas partie du vocabulaire de l’ego. Notre manque de confiance en nous peut nous amener à rechercher à l’extérieur de nous-mêmes l’assurance de notre valeur personnelle.
Lorsque l’un des partenaires acquiert de la confiance en lui-même et une certaine estime personnelle, un changement peut commencer à intervenir dans la relation.Celui qui a vraiment confiance en lui n’a plus besoin de jouer à gagner sur l’autre pour se sentir bien, et l’autre,qui a encore besoin de gagner, reste à la traîne pour jouer à ce jeu tout seul ou pour trouver quelqu’un d’autre pour jouer avec lui.
En réalité, la jalousie, la possessivité et la concurrence n’ont jamais rien à voir avec autrui. Ce sont les reflets de notre peur et de notre sentiment d’insécurité que nous projetons à l’extérieur de nous-mêmes sur le monde.
• Abandonner les scénarios que nous faisons pour les autres
Nous plaquons nos scénarios sur les autres en déformant ce qu’ils sont réellement.Nous n’entendons plus et nous ne voyons pas ce qu’ils sont vraiment. Nous ne voyons que ce que nous voulons qu’ils soient.
Comment pouvons-nous passer de l’élaboration de scénarios à la reconnaissance et à l’acceptation des autres tels qu’ils sont réellement ?
En évitant des mots tels que « devrait », « pourrait », « si seulement », etc…
• Abandonner les suppositions et les attentes
Si nous avons un problème dans une relation, notre ego s’empresse de nous dire que, pour cesser d’être malheureux, nous devons contrôler l’autre, le manipuler et le persuader d’adopter notre façon de penser ou nos jugements sur sa manière d’être. Nous avons l’impression que le seul moyen d’être en paix consiste à faire en sorte que l’autre satisfasse totalement nos attentes.
Nous trouvons presque tous parfaitement normal de supposer et d’attendre certaines choses de la part de ceux qui font partie de notre vie.
En réalité, nous disons : « je serai heureux et en paix si telle personne remplit mes attentes, sinon je serai profondément malheureux ». Comme il est impossible d’avoir un contrôle total sur autrui, nous sommes inévitablement déçus dans nos attentes à un moment ou à un autre.
« Si tu remplis mes attentes, je t’aimerai ; si tu ne les remplis pas, je te détesterai ». Dans le même registre,nous avons souvent l’impression que si l’autre répond à nos attentes, c’est la preuve qu’il nous aime. Dans lecas contraire, nous avons la preuve qu’il ne nous aime pas ou nous déteste.
La solution réside dans le fait d’avoir comme seul objectif la paix intérieure et de ne pas laisser celle-ci dépendre de ce que fait ou ne fait pas l’autre. Nous la trouvons en ne donnant plus aucune valeur à nos suppositions et attentes.
Lorsque nous avons comme objectif d’aimer quelqu’un exactement tel qu’il est, mais que nous voulons aussi le changer, nous sommes obligatoirement en conflit. Nous informons l’autre que nous ne pouvons l’aimer tel qu’il est et qu’il doit changer pour que nous puissions lui donner notre amour.
L’amour inconditionnel commence en nous libérant l’un l’autre de nos présomptions et attentes.
C’est une décision qui, presque instantanément, rend la relation beaucoup plus aimante, paisible et harmonieuse. Elle y laisse un espace pour agir par amour et non par obligation.
• Abandonne le contrôle des autres
Lorsque nous nous sentons possessifs vis-à-vis de quelqu’un ou si nous agissons comme s’il était notre propriété, nous ne faisons que suivre la croyance de l’ego selon laquelle nous pouvons trouver la sécurité en contrôlant les autres.
L’ego peut également se servir de la culpabilité et des reproches pour dominer l’autre.Lorsque des problèmes surviennent dans une relation, la première défense de l’ego consiste à prouver que l’autre a tort.
Il veut accumuler des preuves que l’autre a fait des choses horribles et, puisque le « coupable » reconnaît que l’ego a raison, il ne lui reste plus qu’à changer, sinon la relation ne s’améliorera jamais.
Dans ce petit jeu de reproches et de culpabilité, l’ego croit que le moins coupable a le droit de contrôler celui qui l’est le plus. Dans les relations qui reposent sur cette croyance, la lutte pour savoir qui est coupable et qui doit être blâmé peut devenir presque permanente. Cela crée de plus en plus de peur et de séparation et il devient chaque jour plus difficile pour chacun de faire l’expérience de l’amour.
Tout cela vient de la peur et celle-ci nous sépare toujours de l’amour.
L’ego continue à nier que le vrai pouvoir ne se trouve que dans l’amour.
Nous ne pouvons jamais réellement contrôler les autres. Cependant, nous pouvons les manipuler pour les amener à nous donner ou à faire quelque chose que nous voulons, et nous créons par là une relation basée sur la peur et la séparation. En emprisonnant les autres par nos efforts pour les maintenir sous notre coupe, nous finissons par nous emprisonner nous-mêmes.
Plus nous nous efforçons de ne plus contrôler autrui, plus nous ressentons d’amour pour nous-mêmes et plus nous découvrons de nouvelles occasions de créer des relations aimantes et harmonieuses.
« Ne retiens personne prisonnier. Libère au lieu d’enchaîner, car c’est ainsi que tu es libre ».
La paix survient lorsque nous cessons de penser que nous avons impérativement comme objectif de changer les autres et lorsque nous choisissons la paix intérieure comme seul but. Pour être en paix, il nous faut seulement changer nos propres pensées.
« Je choisis d’abandonner tout objectif dans lequel ma paix intérieure dépend du changement des autres »
5) TROUVER LA PAIX, L’AMOUR ET L’HARMONIE EN NOUS-MEMES
En réalité, être dans le présent est quelque chose que nous pouvons tous faire.
Tant que nous ne sommes pas totalement éveillés dans le présent, nos relations peuvent être assombries par de noirs nuages d’hier non dissipés.
Chaque fois que nous sommes perturbés, nous pouvons être presque sûrs que la source de notre conflit se trouve dans notre passé ou dans notre peur du futur, mais jamais dans le présent. L’inconscient arrive à nous convaincre que notre trouble actuel est totalement présent et n’a rien à voir avec le passé.
• La peur de l’amour et de l’ intimité
Fréquemment, nous arrivons à nous sentir indignes d’êtres aimés et nous pouvons même marquer no sdistances et faire fuir les autres par peur d’être rejetés et pour ne pas en courir le risque.
Bien des expériences de notre enfance sont encore stockées dans notre mémoire et nous disent que nous serons aimés selon notre degré de réussite.
Notre peur provient de nos perceptions selon lesquelles nous sommes coupables d’avoir fait des choses horribles dans le passé et méritons d’être rejetés. Ces perceptions nous amènent à croire que nous ne méritons pas d’être aimés. Alors, nous projetons cette croyance dans le monde et nous recevons en retour exactement ce que nous projetons.
Nous finissons par avoir l’impression que nous sommes victimes de nos relations.
L’ego fera tout son possible pour nous faire redouter l’amour et nous empêcher de nous pardonner à nous-mêmes, de nous aimer nous-mêmes, d’accepter l’amour et de le donner aux autres.
Nous devons faire confiance à l’amour et non à la peur. Pardonner aux autres et à nous-mêmes est le premier pas qui nous libère de la crainte d’être rejetés, ainsi que de la peur de l’amour et de l’intimité.
Lorsqu’il y a un manque de pardon dans nos relations anciennes, les nouvelles peuvent être empoisonnées parla méfiance.
Nous ne pouvons créer des relations constructives, équilibrées et aimantes tant que nous n’avons pas guéri celles du passé qui sont toujours malades.Pour réapprendre à avoir confiance, nous devons apprendre à nous libérer de tout l’attrait émotionnel que représente encore notre passé douloureux.
Nous ne pouvons avoir confiance aujourd’hui que si nous avons vraiment pardonné au passé.
Par exemple, cela exige que nous soyons disposés à ne plus écouter la voix de l’ego qui nous dit de ne jamais pardonner ni oublier les vieilles blessures car la même histoire se répète toujours et nous pourrions souffrir à nouveau.
La confiance ne repose pas sur ce que nous voyons et entendons, mais sur ce que nous croyons et savons vrai au fond de nous-mêmes. En chacun de nous se trouve un enfant terrorisé qui s’exprime généralement sous la forme d’un adulte coléreux et agressif.
Le bonheur est notre état d’esprit naturel. C’est seulement notre ego qui crée l’illusion que le contraire est vrai. Il le fait en nous poussant à rechercher le bonheur à l’extérieur de nous-mêmes bien que, quels que soient nos efforts, nous ne parvenions jamais à trouver un bonheur durable dans le monde extérieur.
Nous pouvons être sûrs que, lorsque nous sommes malheureux, c’est que nous ne nous sommes pas fixés le bon but. Notre état signifie que nous suivons les idées de notre ego, à savoir qu’on ne peut trouver le bonheur qu’en « obtenant » quelque chose (par exemple une nouvelle voiture, une nouvelle relation, un voyage, etc…)Le bonheur provient d’une décision et d’un choix intérieur… Le bonheur est dû à l’amour infini et éternel qui se trouve dans le cœur.
« Aujourd’hui, je choisis d’être heureux, car je sais que je peux me rendre libre de tout jugement et de tout reproche envers les autres ou moi-même ».
6) LE PARDON ET LA GUÉRISON
• Les attachements : le geôlier intérieur
L’ego s’attache toujours à trouver des substituts à l’amour.
Qu’est-ce qu’un attachement ? C’est une façon d’utiliser les gens, les situations et les choses pour créer desbarrières contre l’amour et notre propre paix intérieure.
Nous créons des attachements chaque fois que nous mettons des conditions, des attentes ou des exigences particulières à ce qui doit se produire, à ce que les autres doivent faire ou à ce que nous devons posséder pour être heureux dans la vie.
Lorsque cet attachement est important et que la personne en question n’agit pas exactement comme nous l’entendons, nous nous sentons victimes et impuissants à diriger notre vie. C’est ainsi que nos attachements deviennent des geôliers qui nous lient par les chaînes de nos attentes.
Tout attachement repose sur la croyance de l’ego en une pénurie d’amour et en l’illusion qu’il existe un manque en nous qui doit être comblé par les personnes, les choses et les événements extérieurs.
Nos attachements nous empêchent de reconnaître notre essence spirituelle et de découvrir que notre véritable bonheur ne se trouve qu’à l’intérieur de nous-mêmes.
Plus nous sommes attachés à ce qu’autrui se conduise comme nous l’entendons, plus nous nous sentons victimes et impuissants à mener notre vie.En vérité, les forces les plus puissantes qui influent sur l’amour et sur la paix intérieure commencent, se transforment et s’arrêtent dans notre esprit.
Nous ne pouvons pas toujours changer le monde, mais nous pouvons toujours changer d’état d’esprit. Nous avons le choix : garder nos attachements ou les laisser disparaître. Dans ce dernier cas, nous brisons leurs chaînes, nous nous libérons de nos rôles de victimes et nous nous éveillons à notre capacité de choisir.
Pour avoir des relations d’amour, il est essentiel de reconnaître nos attachements et de ne plus trouver d’intérêt à en faire la base de notre amour, de notre bonheur et de notre bien-être.
• Est-ce que je veux être heureux ou est-ce que je veux avoir raison ?
Si nous avons des relations qui reposent sur notre désir d’avoir raison, et si nous avons tendance à écouter ceux qui sont de notre avis et à rester sourds aux autres, il peut être utile de nous poser les questions suivantes : « cela m’apporte-t-il vraiment la paix intérieure ? Cette façon de vivre m’apporte-t-elle réellement le bonheur ? » Si la réponse est non, c’est que nous avons là une nouvelle occasion de choisir d’être heureux au lieu d’avoir raison et de décider de remplacer nos sentiments de séparation par de l’amour.
• Le rôle du pardon dans les relations non guéries
Le pardon est le seul moyen de guérir une relation.Comme nous vivons nos relations avant tout au travers des pensées et des sentiments que nous projetons, ce sont nos propres pensées de condamnation qui nous blessent et ce sont nos propres pensées de pardon qui nous libèrent.
• Pardonner ce qui est impardonnable
Nous avons tous fait des choses dont nous avons honte. Comme notre ego est tenace, beaucoup d’entre nous ont l’impression que se pardonner à soi-même est l’une des choses les plus difficiles à faire. Pour créer des relations d’amour, il nous faut apprendre à pardonner aussi bien aux autres qu’à nous-mêmes.
Il est essentiel de nous rappeler que nous ne pouvons jamais pardonner aux autres ou à nous-mêmes au travers de l’ego, car celui-ci considère que le véritable pardon est insupportable.
L’amour a une manière de voir les choses qui est totalement opposée au système de pensée de l’ego. Il nous dit que rien de ce que nous faisons aux autres ou de ce que les autres nous font n’est impardonnable. Il croit que nous faisons tous des erreurs, mais qu’aucune n’est impardonnable et qu’elles peuvent toutes être corrigées.
Il peut s’avérer utile d’avoir des conversations imaginaires avec les personnes qui nous ont fait du mal. Nous pouvons aussi nous aider en écrivant ce que nous ressentons. Ensuite, nous déchirons la feuille ou nous la brûlons en reconnaissant notre souffrance, puis en la laissant disparaître.
Il est certain que nous faisons tous de notre mieux ce que nous faisons. Bien des gens découvrent qu’il leur est beaucoup plus facile de pardonner lorsqu’ils comprennent le véritable sens de cette affirmation, c’est-à-dire que si nous avions eu les mêmes expériences que nos parents, avec l’enfance qu’ils ont eue, nous aurions probablement fait les mêmes erreurs qu’il nous semble si difficile de pardonner.
« Aujourd’hui, J’aurai la bonne volonté de pardonner entièrement à tous ceux envers lesquels je garde encore de la rancœur ».
7) LE RETOUR A LA SOURCE
• Le Maître intérieur
Ne vous est-il jamais arrivé de prendre une décision basée sur l’opinion des autres, alors que »quelque chose »en vous n’était pas d’accord ? Ensuite, devant les mauvais résultats de cette décision, vous vous êtes dit avec amertume : « je savais que j’aurais dû suivre mon instinct ! »
C’est cette conscience instinctive, dépassant les cinq sens, que l’on peut appeler le Maître Intérieur. Celui-ci est un système dynamique totalement individualisé qui donne des directives personnelles. Chacun dans ce monde possède un tel système qui met à sa disposition tout ce qu’il a besoin de savoir.
Dans notre vie, nous rencontrons beaucoup de maîtres. Certains, comme nos parents, nos proches et nos amis, nous influencent de près et durant de longues périodes. D’autres ne nous touchent que brièvement,mais peuvent nous marquer profondément.
Les héros et les modèles dans des domaines tels que le sport, la science, l’art, la médecine, l’éducation, les loisirs, etc… nous aident à élaborer nos valeurs, nos engagements et finalement nos expériences en orientant notre vie.
Bien que leurs leçons varient dans leur contenu et leur degré d’influence, chacune, dans son propre domaine,est toujours quelque chose d’extérieur, c’est-à-dire qu’elle provient d’une source extérieure à nous-mêmes.Ainsi, nous sommes des réceptacles pour les leçons, les actions et les réalisations des autres, que nous assimilons et intégrons dans notre propre expérience.
Notre Maître Intérieur est toutefois très différent de tous les autres car il n’est influencé en rien par des forces extérieures. Il a toujours et sans exception à cœur le meilleur de nos intérêts. Pour nous, c’est quelque chose d’unique provenant de notre source intérieure, notre moi spirituel. Il représente un moyen intuitif de savoir ce qui est le mieux pour notre apprentissage et notre évolution et se manifeste de bien des manières.
Certains d’entre nous reconnaissent les messages de ce Maître intérieur par un certain pressentiment, a lorsque pour d’autres ce sera un sentiment « viscéral ». D’autres encore le voient dans leur esprit comme un feu rouge ou vert, ou comme un panneau lumineux. Certains entendent littéralement une voix intérieure ou reçoivent, dira-t-on, une « indication intérieure » ; des mots silencieux leur sont dictés. Comme les mots et les formes sont très souvent utilisés pour nous séparer les uns des autres, acceptons le fait que chacun communique avec son Maître intérieur de la manière qui lui convient le mieux.
Écouter notre Maître ou notre Guide intérieur est une façon d’écouter notre cœur qui nous guide vers des relations constructives et pleines d’amour. Des décisions prises en écoutant notre guide intérieur produisent des effets entièrement différents de ceux que nous obtenons avec notre mental en écoutant la voix de l’ego et tous ses jugements et ses pensées négatives provenant du passé.
Pour nous brancher sur ce Maître intérieur, nous avons seulement besoin d’exprimer un peu de bonne volonté dans le but d’écouter ce qu’il nous dit. Le moyen le plus simple pour apprendre à entendre cette voix intérieure consiste à aborder l’instant présent les mains vides et ouvertes, sans rien retenir du passé.Cela nous permet d’être dans le calme et de demander à être dirigés, en sachant que les conseils de notre Maître intérieur viennent de l’amour et nous aident à choisir ce que nous devons penser, dire ou faire. Cela exige que nous ayons confiance et que nous soyons de bonne volonté pour agir en fonction de ce que nous« entendons ». Cela développe et approfondit aussi bien notre relation avec notre Maître intérieur que nos relations avec autrui.
« Aujourd’hui, je me rappellerai, aussi souvent que possible, de prendre des instants de tranquillité parce que je veux vraiment connaître les bénéfices de la paix intérieure ».